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Atelier 3: Frontières et technologies

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Borders and technologies

19-20 avril 2012

Organisation:

Cédric Parizot (IMéRA/CNRS-IREMAM),

Amaël Cattaruzza (CREC, Saint Cyr-Coëtquidan),

Nicola Maï (London Metropolitan University, IMéRA)

Gabriel Popescu (Indiana University, South Bend)

Lieu:

IMéRA

Maison des Astronomes

Institut d’études avancées d’Aix-Marseille

2 place Le Verrier 13004 Marseille

 

L’utilisation de technologies de plus en plus perfectionnées pour contrôler les flux de personnes et de marchandises traversant les frontières est un phénomène largement répandu. Il suffit ainsi de mentionner le lancement du projet Frontières intelligentes ou Barrière virtuelle aux Etats Unis, la centralisation des systèmes de renseignement dans l’espace Schengen, les patrouilles de robots et les barrières de « high-tech » en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, les robots sentinelles tueurs en Corée du Sud et, enfin, l’adoption internationale des standards du passeport électronique pour avoir quelques exemples du phénomène. Sa mise en place repose sur l’idée largement partagée que ces techniques fournissent des outils plus efficaces pour identifier et stopper les personnes indésirables et suspectes au sein des flux globaux. Le déploiement de ces technologies soulève des questions fondamentales dans la mesure où il contribue aux transformations de la nature et des formes des frontières, des espaces, et des territorialités.

 

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The use of technology to control flows of people and goods across borders is quickly becoming an ubiquitous practice. The “smart borders” initiative and “virtual fence” project in the United States, the Schengen border’s centralized intelligence system, robot patrols and high-tech fences between Israel and the Occupied Palestinian Territories, sentinel killer robots in South Korea and, of course, the worldwide adoption of the electronic passport standard are just a few iconic examples of broader dynamics and trends. The development of these bordering technologies is linked to the widely spread assumption that they provide efficient tools to identify and stop undesirable and ‘suspect’ individuals and groups within global flows. The deployment of technological bordering devices raises a series of crucial questions for it participates into the broad transformations of the nature, the shapes of borders, spaces and territoriality.

Télécharger le programme (PDF)/download the program (PDF)

 

___________________Thursday, April 19 /Jeudi 19 avril 2012_________________

 

 

14h00             INTRODUCTION

Cédric Parizot (Anthropologue, chargé de recherche au CNRS, IREMAM, membre du comité de pilotage de l’IMéRA)

 

 

14h30-16h      PANEL I : “SMART BORDERS”: STATE OF THE ART / “FRONTIERES INTELLIGENTES”: ETAT DE L’ART

 

Chair/Président: Gabriel Popescu (Geographer, Assistant Professor, Indiana University South Bend, US)

Amaël Cattaruzza (Géographe, Maître de conférences, Ecole Saint Cyr Coëtquidan)

Contrôle des frontières : la tentation technologique/Border control : the temptation of technology

Mariya Polner (Political Scientist, Research analyst, WCO Research and Strategies Unit)

Border control technologies: general trends and patterns of development/Technologies de contrôle aux frontières: tendances et formes de développement

Philippe Bonditti (Politologue, Professeur assistant, IRI/PUC-Rio, Rio de Janeiro, Brésil- et chercheur associé au CERI-Sciences Po Paris, France)

Flux et frontières. « Technologisation » des contrôles et traçabilité/ Flows and borders: “Technologization” of control and traceability

 

 

16h30-18h      DISCUSSION


_______________ Friday, April 20/Vendredi 20 avril 2012_____________

 

8h45               Accueil des participants/Welcome to the participants

 

9h-11h                        PANEL II: ROBOTS AND BORDER CONTROL / ROBOTS ET CONTRÔLE FRONTALIER

 

Chair/Présidente: Anne-Laure Amilhat Szary (Géographe, Maître de conférences, UMR PACTE, Université Joseph Fourier, Grenoble)

Sylviane Pascal (Security & Europe Defence Business Development Manager ONERA – The French Aerospace Lab)

Le programme Talos : enjeux et perspective de l’usage de robots terrestres aux frontières/ TALOS project: stakes and perspectives of ground robots use at borders

Noel Sharkey (Artificial Intelligence and Robotics, Professor, University of Sheffield)

Bordering on the ridiculous: controlling our movements from the sky/A la limite du ridicule: contrôler nos mouvements à partir du ciel

Pause café/Coffee Break

11h30-13h30  PANEL III: WHEN THINGS BITE BACK/QUAND LES CHOSES MORDENT

 

Chair/Président: Olivier Clochard (Géographe, ADES/Terre Ferme)

Daniel Kopecky (Lieutenant Colonel, Chef du département relations internationales aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan)

Technologies aux frontières : les limites du système. Retour d’expérience de mission d’expertise en Asie du sud-est/ Technology at the borders: the limits of the system. Lessons learned from an expertise mission in South-East Asia

Thomas Cantens (Administrateur à l’Unité Recherche et Stratégies de l’OMD et membre du Centre Norbert Elias EHESS-Marseille)

Apprivoiser ou s’approprier : l’effet des transformations des techniques de contrôle douaniers sur le fonctionnement des administrations et la nature des frontières/ Taming or Taking Ownership : Effects of technological transformations of custom control on the administrations and the nature of borders

DEJEUNER / LUNCH

 

 

15h-16h45      PANEL III: “WIRELESS” CONTROL: IMPLEMENTATION, EFFECTS, RE-

APPROPRIATION / CONTROLE « SANS FIL » : MISE EN OEUVRE? EFFETS ET REAPPROPRIATION

 

Chair/Président: Nicola Mai (Anthropologist, London Metropolitan University)

 

Gabriel Popescu (Geographer, Assistant Professor, Indiana University South Bend, US)

Remote Control Technologies and the Production of Topological Border Spaces/Technologies de contrôle à distance et production d’espaces frontaliers topologiques

 

Dana Diminescu (Sociologue, EC Telecom Paristech, dir scientifique du programme TIC Migrations FMSH Paris)

Migrants connectés: “K29?” dans la sociologie des migrations/ Connected migrants: ‘WU?’ in the sociology of migrations

 

Christophe Bruno (Artiste, Commissaire d’exposition) & Samuel Tronçon (Philosophe, Résurgences, Marseille)

ArtWar(e) – vers une application Facebook pour détecter les formes artistiques/ ArtWar(e) – towards a Facebook application to detect artistic forms

 

 

 

Pause café/Coffee Break

 

 

17h15-18h45  DISCUSSION

 

 

 

Résumés/Abstracts

 

1- Amaël Cattaruzza (Maître de conférences, Ecole de Saint-Cyr Coëtquidan)

Contrôle des frontières : la tentation technologique

 

En octobre 2006 était votée au Congrès américain la Secure Fence Act qui prévoyait la construction d’une barrière d’environ 1 100 km pour séparer les Etats-Unis du Mexique. Son but était de lutter contre l’immigration clandestine, le trafic de drogue et le terrorisme, en mettant en place une « surveillance systématique des frontières internationales terrestres et maritimes des Etats-Unis par l’usage plus efficace des personnels et de technologies, telles que les drones, senseurs sismiques, satellites, radars et caméras » (Secure Fence Act, Section 2). L’usage de technologies de surveillance apparaît donc ici comme l’un des éléments clefs du dispositif sécuritaire, car il permettrait une surveillance systématique et totale de la zone concernée, et semblerait donc apporter une réponse adaptée à l’incertitude et à l’imprévisibilité des flux illégaux. Quelques années auparavant la mise en place de smart borders avait permis l’adoption de technologies d’identifications des marchandises (usage de puces électroniques) et des personnes (contrôle biométriques, usage de cartes à puce contenant des données personnelles, etc.). L’exemple américain est loin d’être exceptionnel et l’usage des nouvelles technologies dans le domaine de la surveillance et du contrôle des flux aux frontières se généralise de nos jours. De tels procédés se retrouvent entre autres aux frontières de l’Espace Schengen. Cette intervention propose donc de dresser un état des lieux de l’usage des technologies pour le contrôle des frontières et de s’interroger sur la manière dont cet usage modifie la nature du phénomène frontalier. A travers l’outil technologique, ne voyons nous pas apparaître cet « ubiquituous border », frontière omniprésente, que décrit Stephen Graham, pour lequel le territoire urbain devient en lui-même un des multiples lieu de contrôle de la frontière ?

Border control: The Temptation of technology

In October 2006 the American Congress voted the Secure Fence Act and planned the construction of a 1 100 km fence at the Mexican/United States border. This project aimed to prevent illegal immigration, drug smuggling and terrorism. It included the deployment of a « systematic surveillance of the international land and maritime borders of the United States through more effective use of personnel and technology, such as unmanned aerial vehicles, ground-based sensors, satellites, radar coverage, and cameras » (Secure Fence Act, Section 2). The use of surveillance technology seems to be one of the key elements of security making, because it apparently allows a systematic and global surveillance of the border area. Such technologies would face the uncertainty and the unpredictability of illegal influx. Few years before, the American concept of smart borders had introduced technologies in order to identify merchandises (chips and microchips) and individuals (biometric controls, electronic cards, etc.). Nowadays, the American example is not exceptional and the use of technologies in the field of border control is more and more current in the world (as for the Schengen borders in Europe). This lecture will attempt to stress the state of the art of the use of technology for border control and to consider the meaning and the consequences of this use on the configuration of borders? Does technology lead to the « ubiquituous border », as described by the geographer Stephen Graham?

 

2- Mariya Polner (Political scientist, Research analyst, World Custom Organization, Research and Strategies Unit)

Border control technologies – general trends and patterns of development

 

In a globalised world where interconnectedness and integration are key dynamics influencing economic growth and social development, policymakers are increasingly realizing the need for accelerated border management regulatory reform to reduce unnecessary barriers and burdens on trade. However, the fruits of globalization are used not only by legal businesses, but also by illegal traders. Therefore, border agencies face a serious challenge of balancing security and trade facilitation. The World Customs Organization (WCO) has developed a set of instruments in order to assist Customs Administrations in promoting the balance between the two, and technology plays a pivotal role striving for this objective. Deployment of technology, however, has never been and will never be a “silver bullet” to solve all public policy objectives.  This presentation will start with discussing the changing environment in which border agencies operate, with a focus on the notion of ‘border’ and its changing meaning over time. After the overview of WCO instruments we will look into different kinds of technologies that are currently in use, as well as those that are now being developed. We will also discuss issues pertaining to the operationalisation of technologies, as they become vital for any agency that considers using them. Finally, we will discuss critical aspects of technology development which would allow it to remain an indispensable tool in the hands of Customs.

3- Philippe Bonditti (Politologue, Professeur assistant, IRI/PUC Rio -Rio de Janeiro, Brésil- et chercheur associé au CERI-Sciences Po Paris, France)

Flux et frontières. « Technologisation » des contrôles et traçabilité

Voilà près de 20 ans que la lutte contre le « terrorisme » et autres phénomènes transnationaux a replacé la sécurité des frontières au cœur des problématiques dites de sécurité et de défense. Un peu partout dans le monde, les programmes de développement de smart borders se multiplient. Pourtant, loin de renforcer les frontières, leur technologisation contribue à brouiller l’image du monde géopolitique, nous rappelant que le renforcement du contrôle aux frontières ne vise pas tant les frontières en elles-mêmes que les flux susceptibles de les traverser. Ces contrôles – que l’on dit communément « aux frontières » – sont  en fait réalisés en des points bien spécifiques (checkpoints) qui ne correspondent que très rarement à ceux qui forment ces lignes aux moyens desquelles nous représentons la frontière sur les cartes du monde géopolitique. Ils sont en outre réalisés bien en amont de « l’entrée en mobilité » au moyen d’un régime déterritorialisé de contrôle des flux que nous nous proposons d’explorer plus avant dans cette présentation en nous appuyant plus spécifiquement sur le cas des Etats-Unis, et plus marginalement de l’Europe. Il s’agira de mettre en évidence la logique de mise en réseau des appareils de sécurité, la manière dont elle influe sur les pratiques contemporaines de frontiérisation, et l’avènement de la traçabilité comme technique majeure de la gouvernementalité contemporaine.

Flows and borders: “Technologization” of control and traceability

For nearly 20 years, the fight against ”terrorism” and other transnational phenomena have raised ”border security” as a crucial issue among the so-called defense and security issues. Everywhere around the world, the “Smart Borders” programs develop. Yet, far from ”enforcing” the borders, the “technologization” of borders is one of the major factor of the confusing of the image of the geopolitical world. It reminds us that border control does not target borders as much as the flows that might cross them. These controls – commonly said to happen at the ”border” – are actually made in very specific points (checkpoints) that do very rarely match those which compose the lines by mean of which we came to represent the border on the maps of the geopolitical world. Moreover, they are made before one becomes mobile by mean of a “deterritorialized regime” of control of flows which we propose to further explore in this presentation based on the case of the United States, and also partly on the case of Europe. The aim is to emphasize the networking logic that animates security apparatuses, the ways in which this logic impact on contemporary practices of borderization and the emergence of traceability as the major technique of contemporary governmentality.

4- Sylviane Pascal (Defence Business Development Directorate ONERA – The French Aerospace Lab)

 

Le projet TALOS: enjeux et perspective de l’usage de robots terrestres aux frontières

Le projet TALOS (Transportable and Autonomous Land bOrder Surveillance system – www.talos-border.eu) est un projet financé par la Commission européenne (7ème Programme Cadre, thème Sécurité 2008 – 2012) dont l’objectif est de valider le concept d’un système de surveillance des frontières terrestres européennes qui fait largement appel à des équipements robotisés (robots terrestres, drones et tours d’observation) contrôlés depuis un centre de commandement transportable. TALOS doit permettre de traiter le problème de la surveillance de vastes zones frontalières, reconnu par la Commission Européenne comme étant un point crucial de la mission de sécurité des frontières. Le but de TALOS est d’aider à la détection, la poursuite et l’appréhension des personnes essayant de traverser la frontière hors des points de passage autorisés. Pour répondre aux besoins variés liés à la grande diversité des zones frontalières de l’Union européenne, le système de surveillance doit être adaptable à la configuration de terrain, transportable et d’un coût acceptable.

TALOS project: stakes and perspectives of ground robots use at borders

TALOS (Transportable and Autonomous Land bOrder Surveillance system – www.talos-border.eu) is a European research project co-funded by the EU 7th Framework Programme under the Security thematic area. The main objective of TALOS is to develop and test innovative mobile and autonomous systems aimed at protecting EU land borders. Unmanned Ground Vehicles (UGVs) are major components of the TALOS project. TALOS addresses the surveillance of large land border areas, which was recognized by the European Commission as a strategic ability for its border security mission. Its aim is to help the detecting, tracking and apprehending of people attempting to cross the border outside of surveilled and authorized routes. To meet the challenges posed by the diversified nature of the European Union’s external border, the system needs to be adaptable, transportable and cost-efficient.

 

 

 

 

 

 

5- Noel Sharkey (Professor of Artificial Intelligence and Robotics, University of Sheffield)

Bordering on the ridiculous: controlling our movements from the sky

 

Plans to automate killing by robot have been a prominent feature of most US forces’ roadmaps since 2004. The idea is to have a staged move from man-in-the-loop to man-on-the-loop to full autonomy. While this may create considerable military advantages it raises ethical concerns with regard to potential breaches of International Humanitarian Law. Moreover, we are already seeing these new technologies being deployed at borders in countries such as US, Latin, America, South Korea and Israel. Drone technology alone has proliferated to more than 51 countries and police forces are beginning to use it routinely. The talk will discuss the development of the technology into the near future as it becomes more autonomous and explore the ethical dimensions.

 

 

6- Lieutenant Colonel Daniel Kopecky (Chef du département relations internationales aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan)

Technologies aux frontières : les limites du système. Retour d’expérience de mission d’expertise en Asie du sud-est.

Fondé sur un retour d’expérience de mission d’expertise auprès de l’Armée Royale Thaïe et de dossiers techniques d’étude réalisés au profit d’industriels français, l’intervenant concentrera son exposé sur deux zones spécifiques en Asie du sud-est : la frontière nord de la Thaïlande (Birmanie) et la frontière sud de la Malaisie (île de Bornéo). Après un descriptif des enjeux spécifiques de la zone, l’exposé présentera ensuite les divers systèmes et moyens techniques envisagés pour assurer la sécurité frontalière des pays concernés par le développement des capacités technologiques en soulignant les contraintes et les enjeux notamment humains.

Technology at the borders: the limits of the system. Lessons learned from an expertise mission in South-East Asia

Based on lessons learnedfrom an expertise mission with the Royal Thai Army and technical studies carried out for French security industries, the speaker will focus on two specific areasof South-East Asia: the Thailand-Burma border and Malaysia’s southern border (Borneo Island).

 

 

7- Thomas Cantens (Anthropologue, Unité Recherche et Stratégies de l’Organisation Mondiale des Douanes et membre du Centre Norbert Elias EHESS-Marseille)

Apprivoiser ou s’approprier : l’effet des transformations des techniques de contrôle douaniers sur le fonctionnement des administrations et la nature des frontières

A partir de quelques exemples de technologies introduites dans les douanes en Afrique sub-saharienne et d’une enquête ethnographique menée dans une douane africaine en réforme pendant plus de 4 années, la communication développera trois idées principales. Tout d’abord, terrains de réforme influencées par l’extérieur, les administrations douanières africaines utilisent des technologies aussi avancées, parfois plus innovants que les douanes d’autres continents. Ensuite, ces technologies sont « apprivoisées » : bousculant les ordres elles génèrent de nouveaux rapports d’autorité et de pouvoir dans les administrations et les professions dites partenaires. Enfin, ces technologies sont des vecteurs politiques qui transforment les rapports entre Etats sans toujours avoir les effets attendus.

Taming or Taking the Ownership : Effects of Technological Transformations at Borders on Administrations and Nature of Borders

From a few examples of technologies introduced in the Customs administrations in sub-Saharan Africa and an ethnography conducted in an African Customs reforming for more than four years, the communication will develop three main ideas. First, because they are new “lands of reform” and strongly influenced by the outside, customs administrations in Africa use technologies equally and sometimes more extensively than Customs administrations of “developed” countries. Second, these technologies are “tamed”: they upset the established order and are at stake to establish new orders and relations of authority and power within the administration and beyond, for example, professions-partners (brokers, freight-forwarders, banks). Third, the technologies are vectors to transform political relations between states, under pressure from donors who support the policies of regionalization,  economic integration, and liberalization, without always having the desired effects.

 

 

 

 

8- Gabriel Popescu (Geographer, Assistant Professor, Indiana University South Bend, US)

 

Remote Control Technologies and the Production of Topological Border Spaces

Mobility imperatives under globalization are profoundly altering borders’ relationship to space. Risk management strategies associated with the quest to securitize transnational mobility have triggered a technological race to embed borders into all kinds of flows in order for the border to be able to travel with the flow and be ready to be performed whenever circumstances require. With the help of technologies such as Radio Frequency Identification (RFID) borders are disembedded from their local contexts, projected at distance, and then re-embedded anywhere in the state territory. Such articulation of borders changes the way movement through space is organized and how people and places come into contact. This “portal-like” logic of border geography brings people and places together by connecting them directly across space, unlike modern border territoriality that connects them via contiguous state territories. This situation opens up the entire space of the globe to bordering processes, thus accelerating the proliferation of borders and multiplying the actors involved in their establishment. The implications for society of such novel border spatiality are paramount. It is vital to understand how is democratic participation to be spatially reorganized to assure border governance remains in the public domain.

 

9- Dana Diminescu (Sociologue, TIC-Migrations, FMSH, Paris)

Connected migrants: ‘WU?’ in the sociology of migrations / Migrants connectés: “K29?” dans la sociologie des migrations

According to the Algerian sociologist Abdelmalek Sayad, the process of migration is marked by a double absence, as migrants are uprooted from their ‘home’ societies and they fail to ‘integrate’ in their countries of emigration. In this perspective, the migrant experience is characterized by a permanent break with the places that link the individual with his or her native environment as well as by the confrontation with a world that thinks and lives differently. Current understandings of the experience of migration, whether they refer to issues of cultural identity of integration, refer to and focus on a series of breaks and oppositions. These are constructed as inherent to migrants’ fate and are constantly used in theoretical reflections on populations on the move. For instance, migrants are described according to binary oppositions such as: mobile/immobile, neither there nor here, absent/present, central/peripheral, and so forth. This understanding of people’s movements is an historical and sociological simplification and does account for the way the world was transformed by the onset of generalized mobility and by the spread unprecedentedly complex means of communication. Today, the definition of the migrant based on different forms of rupture considered to be fundamental and radical is in trouble. Alternative organizing principles emerge, as mobility and connectivity mark the experiences of contemporary migrants. In this talk, my aim is to analyse the different and interlinked forms of rootedness, displacement and connectedness that are experienced by contemporary migrants. Contemporary sociological studies of migration must focus on issues of connectedness and of presence. These days it is increasingly rare to see migration as a movement between two distinct communities, belonging to separated places that are characterized by independent  systems of social relations. On the contrary, it is more and more common for migrants to maintain distant relations that are similar to relations of proximity and to be able to activate them remotely on adaily basis. This mediated bond — via telephone, email, or Skype- — makes it easier than before to stay close to one’s family, to others,  to what is happening at home or elsewhere. The development of communication practices —from simple ‘conversational’ methods where communication compensates for absence, to ‘connected’ modes where the services maintain a form of continuous presence in spite of the distance — has produced the most important change in migrants’ lives. Migratory practices (in particular the activation of networks, remote organization, and the monitoring of movements), the way  mobility is experienced and implicitly the construction of new  “home  territories” have been thoroughly transformed.

 

10- Christophe Bruno (Artiste, commissaire d’expositions, Paris) et Samuel Tronçon (Philosophe, Résurgences, Marseille)

ArtWar(e) – vers une application Facebook pour détecter les formes artistiques

 

ArtWar(e) est une plate-forme de «gestion des risques artistiques » et de « curating assisté par ordinateur ». Un de ses principaux objectifs est de visualiser dans les réseaux sociaux, des vagues d’émergence, d’obsolescence, et des phénomènes d’import-export de concepts artistiques, comme de repérer des formats. Contrairement à l’histoire de l’art qui nomme les formes une fois qu’elles sont devenues identifiables et formatées, ArtWar(e) cherche à détecter ces tendances au moment de leur émergence, alors qu’elles n’ont encore aucun nom et qu’elles n’ont pas reçu le label d’art. Il s’agit ici à la fois de construire, mais également de mettre en question un dispositif quelque peu kafkaïen. En effet, ArtWar(e) utilise les outils de surveillance les plus puissants jamais développés, comme Facebook, afin de détecter d’infimes soubresauts de la vie sociale des formes. Nous présenterons la méthodologie ainsi que les principes de l’application Facebook en cours de développement.

ArtWar(e) – towards a Facebook application to detect artistic forms

ArtWar(e) is a platform for « artistic risk management » and « computer assisted curating ». One of its main goals is to visualize waves of emergence, obsolescence, import-export of artistic concepts, as well as to detect formats. Contrary to art history, where forms are labeled once they have been formatted, ArtWar(e) seeks to track these trends as soon as they emerge, before they have been named and filed as art. It is quite a kafkaesque project, for it uses the most powerful surveillance tools ever built, such as Facebook, in order to observe the slightest moves of the social life of forms. We shall present the methodology and the principles of the Facebook application we are working on.

 

 


Atelier 4: Représenter la frontière

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Représenter la frontière

Photo: Cedric Parizot, Tijuana, 2012

6, 7, 8 juin 2012
Organisateurs:
Cédric Parizot (IMéRA/CNRS-IREMAM)
Anne Laure Amilhat-Szary (PACTE, Université Joseph Fournier, Grenoble)
Isabelle Arvers (Curatrice indépendante, Marseille)
Jean Cristofol (École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence)
Nicola Mai (IMéRA/London Metropolitan University)

Lieu:
Maison des Astronomes
IMéRA, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille
2 place Le Verrier 13004 Marseille

L’objectif de ce séminaire de recherche est d’ouvrir un chantier de réflexion sur les difficultés, modalités, voire impossibilités de représenter les frontières dans leur complexité (éclatement, flexibilisation, frontières ponctiformes, virtualisation, etc.), leurs vécus de plus en plus asymétriques, et les nouveaux modes de contournement qu’inventent les populations.

Télécharger le programme/download the program

 

ATELIER 5: Recherches à la frontière, Bilan de l’année 2011-2012

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Photo affiche recherche frontière

Photo: Jean Cristofol, Corée du Sud, DMZ, novembre 2012

6, 7 décembre 2012

Organisation: Cédric Parizot (IMéRA/CNRS-IREMAM)

Lieu: Maison des Astronomes, IMéRA, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille 2 place Le Verrier 13004 Marseille

Ce séminaire de recherche s’articulera autour de trois axes : un bilan des réflexions développées dans notre programme au cours de l’année 2011-2012 ; la présentation d’approches transdisciplinaires de la frontière ; et enfin, la préparation de l’exposition l’Anti Atlas des frontières qui se tiendra au Musée des Tapisseries d’Aix-en-Provence en octobre 2013.

Télécharger le programme


Atelier 6: Décoder la frontière, biométrie, drones, flux de données

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Decoding the border

Lieu : Amphithéâtre de l’École supérieure d’Art d’Aix-en-Provence
rue Émile Tavan 13100 Aix-en-Provence – tel: 04 42 91 88 70

13 et 14 février 2012

Organisation :

- Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS-AMU)
- Jean Cristofol (Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence)

Contact et inscriptions : Virginie Boulnois – boulnois.imera@gmail.com

Les interventions auront lieu en français et en anglais avec traduction simultanée.

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DECODER LA FRONTIERE : BIOMETRIE, DRONES, FLUX DE DONNEES
Ce séminaire porte sur l’impact de l’escalade sécuritaire et technologique sur le fonctionnement et les manifestations des frontières des Etats au cours des 20 dernières années. Cette réflexion s’opérera dans un cadre transdisciplinaire associant des chercheurs en sciences humaines (historiens, sociologues, anthropologues, géographes, philosophes, politologues), des chercheurs en sciences dures (intelligence artificielle, informatique) et des artistes (webart, hypermedia, etc.). Dans le premier atelier, chercheurs, architectes et artistes discuteront des technologies de plus en plus sophistiquées (robots, drones, technoscience, biométrie) qui sont déployées le long des frontières mais aussi en deçà et au-delà de ces espaces. La perspective socio-historique adoptée dans le second atelier permettra de mieux comprendre dans quels processus s’inscrit l’émergence de ces technologies. Enfin, le troisième atelier présentera à travers deux œuvres transdisciplinaires et une intervention le caractère profondément envahissant et diffus des contrôles aux frontières. Entre biographies et codes, la frontière semble s’immiscer jusque dans les corps des individus, les images et les flux de données numériques.

 

DECODING BORDERS: BIOMETRY, DRONES, DATA FLOWS
This research seminar will discuss the way security and technological escalation have impacted State borders over the last 20 years. It will implement a trans-disciplinary perspective by bringing together human scientists (historians, sociologists, anthropologists, geographers, philosophers, political scientists), hard scientists (artificial intelligence, computer sciences) and artists (webart, hypermedia). In the first workshop, the speakers will discuss the increasingly sophisticated technologies (robots, drones, biometry, technosciences) deployed nowadays along State borders as well as within and beyond these spaces. The socio-historical perspective adopted within the second workshop will help better grasp the processes within which this technological escalation is embedded. Finally, the third workshop will present two trans-disciplinary works discussing the pervasive and diffuse character of border controls. Between biographies and codes, borders pervade human bodies and flows of digital data.

Atelier organisé en partenariat avec :

- IMéRA (Aix-Marseille Université),
- Ecole supérieure d’Art,
- Laboratoire PACTE (Université de Grenoble),
- Institut de Recherche et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman,
- Laboratoire Méditerranéen de Sociologie,
- Réseau Français des Instituts d’Etudes Avancées,
- Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur,
- CNRS

Atelier 6-b: Le temps et l’argent de la frontière

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Temps et argent de la frontière

Photo: Thomas Cantens, Limani, Cameroun, 2013

LES FRONTIERES DU 21e SIECLE :

PROGRAMME EXPLORATOIRE TRANSDISCIPLINAIRE DE L’IMéRA (AMU)

SUR LES MUTATIONS TERRITORIALES CONTEMPORAINES

 

Séminaire de recherche

LE TEMPS ET L’ARGENT DE LA FRONTIERE

Jeudi 7 mars 2013

9h00-12h00

Salle de réunion du LAMES (A 126)

 

Mariya Polner

(Political Scientist, Research analyst, WCO Research and Strategies Unit)

Thomas Cantens

(Anthropologue, Administrateur à l’Unité Recherche et Stratégies de l’OMD et membre du Centre Norbert Elias EHESS-Marseille)

 

A partir d’une réflexion sur les projets d’aide publique au développement et les travaux de normalisation et de régulation du commerce menés dans les institutions internationales, la communication étudiera le passage des marchandises en frontière, en particulier dans les pays en développement. Bien que présentée souvent dans le cadre contemporain de la globalisation et attachée aux paradigmes du développement, la flexibilité accordée au passage des marchandises est ancienne, liée à la circulation et l’accumulation de richesses et la représentation de l’abondance au-delà du territoire ou de la communauté.

 

Organisation

Cédric Parizot (IREMAM, IMéRA, CNRS, AMU)

 

Lieu

Maison méditerranéenne des sciences de l’Homme

5 rue du château de l’Horloge

13094 Aix en Provence

Partenariat

IMéRA (Aix-Marseille Université), Institut de Recherche et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie, Ecole supérieure d’Art,

Laboratoire PACTE (Université de Grenoble), Réseau Français des Instituts d’Etudes Avancées, Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, CNRS

 

Atelier 7: L’économie de la frontière

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L’ECONOMIE DE LA FRONTIERE / THE BORDER ECONOMY

Border Economy

Jeudi 25 et vendredi 26 avril 2013

Organisation: Cédric Parizot

Institut Méditerranéen de Recherches Avancées – IMéRA (AMU)
Maison des Astronomes, 2 place Le Verrier, 13004 Marseille

Download full programm

Télécharger le programme

En partenariat avec:

IMéRA (Aix-Marseille Université), Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Laboratoire PACTE (Université de Grenoble), Institut de Recherche et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM, CNRS-AMU), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, CNRS-AMU), Aix-Marseille Université, Réseau Français des Instituts d’Etudes Avancées (RFIEA), Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, CNRS

 

antiAtlas des frontières

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Dépassant la cartographie, l’antiAtlas propose une approche inédite des frontières et de leurs vécus au 21e siècle. Les deux expositions présenteront des œuvres élaborées en collaborations par des chercheurs en sciences humaines, des chercheurs en sciences dures et des artistes. Elles offriront plusieurs niveaux de lecture et de formes de participation : les visiteurs pourront découvrir des œuvres artistiques et transdisciplinaires inédites, évoluer dans un espace de documentation transmédia et participer à des expérimentations. Ils seront également confrontés à des photos et des vidéos issues d’un appel à contribution international invitant le public et les migrants à présenter leurs vécus des frontières.

L’antiAtlas mettra le public en interaction direct avec des robots, des drones, des jeux vidéos, des murs ou des installations interactives : l’objectif est de perturber le rapport de simple contemplation entre le visiteur et l’objet de l’exposition. En somme, l’antiAtlas ne vise pas seulement à exposer les mutations des frontières contemporaines, mais il cherche également à interpeller les visiteurs pour souligner combien eux- mêmes sont directement concernés par ces changements.

Le scénario est articulé autour de cinq thématiques :
- Escalade sécuritaire et technologique à la frontière
- Frontières, flux et réseaux
- Contrôles, espaces et territoires
- Incorporation et biographisation de la frontière
- Détournements de frontières

Escalade sécuritaire et technologique à la frontière

Il s’agira de présenter les transformations les plus significatives des frontières des États entre la fin du
20e siècle et le début du 21e siècle, ainsi que le projet de recherche exploratoire de l’IMéRA qui a permis
de cerner ces mutations. L’escalade sécuritaire aux frontières, en Europe et dans le reste du monde, a
radicalement transformé leur nature et leur mode de fonctionnement. Dans le contexte du développement
des flux de personnes, de marchandises et d’informations, les dispositifs de contrôle se détachent des
territoires pour donner aux frontières des formes réticulaires, ponctiformes, ou même s’inscrire dans le
corps des individus.

Frontières, flux et réseaux

Les dispositifs de contrôle créent des disjonctions entre les flux de personnes, de marchandises et les
mouvements financiers, ainsi que des disjonctions entre leurs niveaux de fluidité. Si les circulations des
marchandises et des flux financiers sont facilitées, celles des hommes sont en revanche assujetties à des
contrôles de plus en plus stricts. Ces dispositifs ont bouleversé et profondément réorienté les flux et les
dynamiques migratoires. Ils ont enfin multiplié les drames humains aux frontières.

Contrôles, espaces et territoires

Cette thématique traite du rapport à l’espace et au territoire que provoquent l’escalade sécuritaire et les
conflits aux frontières parmi les populations locales et les populations mobiles. Le durcissement du contrôle
des mobilités, dans un monde où se développent des moyens de communication de plus en plus rapides,
favorise la création d’espaces et de mondes asymétriques et décalés. Il s’agira donc ici de montrer comment
les populations mobiles, mais aussi ceux qui décrivent leurs expériences (chercheurs et artistes) réagissent
et s’adaptent en développant de nouvelles formes de sociabilités et de pratiques de l’espace. Les oeuvres
exposées souligneront également les limites de la cartographie classique pour cerner les espaces vécus et
reconstruits par les populations frontalières et mobiles.

Incorporation et biographisation de la frontière

Il s’agira du processus de détachement de la frontière par rapport au territoire et de son inscription dans
les corps. L’individualisation du contrôle en fonction de profils bio-sociaux et psychosociaux de plus en plus
précisément définis ne conduit pas uniquement à créer de nouvelles hiérarchies définissant des droits à
la mobilité distincts entre les citoyens et les non citoyens. Elle provoque également une incorporation du
contrôle et une biographisation de la frontière. Pour ne plus être identifiés ou fichés par l’intermédiaire
de leurs empreintes digitales certains migrants n’hésitent pas à se brûler ou se limer les doigts ; d’autres
entreprennent de transformer leur identité nationale, leur histoire personnelle et parfois leur identité
sexuelle pour pouvoir bénéficier de programme de protection et d’assistance humanitaire, et ainsi ne pas
être victimes de déportation.

Détournements de frontières

L’État n’est plus le seul acteur aux frontières. Les politiques migratoires et les systèmes de contrôle aux
frontières sont mis en œuvre dans le cadre de coopérations complexes entre les États et une multitude
d’acteurs infra et supra-étatiques, publics et privés. De même, le renforcement du contrôle pousse les
populations vivant aux frontières et celles qui les traversent à réajuster leurs activités, leurs parcours et
leurs modes de passage. Faute de moyens, ces populations sont souvent contraintes de se tourner vers des
individus ou des groupes spécialisés dans le contournement des obstacles physiques (murs, barrières, etc.),
des systèmes de surveillances (radars, drones, systèmes biométriques) et des réglementations juridiques
(visas, systèmes de permis de déplacement, contrats de travail, etc.). L’escalade sécuritaire à la frontière
ouvre donc toujours des opportunités pour des passeurs, des contrebandiers, des fabricants de faux papiers,
mais aussi pour des agences spécialisées dans le recrutement d’employés étrangers, etc. En tirant profit de
cette demande et des failles de ces systèmes, ces acteurs contribuent à faire émerger une économie sociale
et politique complexe. Que ce soit pour l’étudier, la perturber ou encore mettre en lumière les dynamiques
qui la structurent, les chercheurs et les artistes participent directement à cette économie.

Atelier 8: Border Fictions/Fictions de Frontières

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afficheFictionFrontiere2LES FRONTIERES DU 21e SIECLE :

PROGRAMME EXPLORATOIRE TRANSDISCIPLINAIRE DE L’IMéRA (AMU)

SUR LES MUTATIONS TERRITORIALES CONTEMPORAINES

 

Journées d’étude

 

FICTIONS DE FRONTIÈRES

BORDER FICTIONS

 

13 et 14 juin 2013

Organisation

Nicola Mai (IMéRA, London Metropolitan University)

Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS-AMU)

 

 Lieu

Institut Méditerranéen de Recherches Avancées – IMéRA (AMU)

Maison des Astronomes, 2 place Le Verrier, 13004 Marseille

Coordination, contact et inscriptions : Virginie Boulnois

boulnois.imera@gmail.com

Partenariat

IMéRA (Aix-Marseille Université), Ecole supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Laboratoire PACTE (Université de Grenoble), Institut de Recherche et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM, CNRS-AMU), Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, CNRS-AMU), Aix-Marseille Université, Réseau Français des Instituts d’Etudes Avancées (RFIEA), Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, CNRS

Les interventions auront lieu en anglais et en français avec traduction simultanée

(english follow french)

De la Rigueur des Sciences, Jorge Luis Borges 1946

En cet empire, l’Art de la Cartographie fut poussé à une telle Perfection que la Carte d’une seule Province occupait toute une Ville et la Carte de l’Empire toute une Province. Avec le temps, ces Cartes Démesurées cessèrent de donner satisfaction et les Collèges de Cartographes levèrent une Carte de l’Empire, qui avait le Format de l’Empire et qui coïncidait avec lui, point par point. Moins passionnées pour l’Étude de la Cartographie, les Générations Suivantes réfléchirent que cette Carte Dilatée était inutile et, non sans impiété, elles l’abandonnèrent à l’Inclémence du Soleil et des Hivers. Dans les Déserts de l’Ouest, subsistent des Ruines très abîmées de la Carte. Des Animaux et des Mendiants les habitent. Dans tout le Pays, il n’y a plus d’autre trace des Disciplines Géographiques

- Suarez Miranda, Viajes de Varones Prudentes, Lib. IV, Cap. XIV, Lerida, 1658

Simulacres et Simulation, Jean Baudrillard, 1981

Aujourd’hui l’abstraction n’est plus celle de la carte, du double, du miroir ou du concept. La simulation n’est plus celle d’un territoire, d’un être référentiel, d’une substance. Elle est la génération par les modèles d’un réel sans origine ni réalité : hyperréel. Le territoire ne précède plus la carte, ni ne lui survit. C’est désormais la carte qui précède le territoire – précession des simulacres – c’est elle qui engendre le territoire et s’il fallait reprendre la fable, c’est aujourd’hui le territoire dont les lambeaux pourrissent lentement sur l’étendue de la carte. C’est le réel, et non la carte, dont les vestiges subsistent çà et là, dans les déserts qui ne sont plus ceux de l’Empire, mais le nôtre. Le désert du réel lui-même.

FICTIONS ET FRONTIÈRES

Quelle est la relation entre la matérialité et la représentation des frontières? Est-ce que les technologies contemporaines ont fondamentalement modifié cette relation? Est-ce que les cartes représentent ou engendrent des territoires ? Ce séminaire évaluera l’impact des changements technologiques contemporains  sur la relation entre la représentation et l’expérience des frontières ainsi que sur les formes de conscience associées. Il mettra en œuvre une perspective transdisciplinaire en réunissant des chercheurs en sciences humaines (historiens, sociologues, anthropologues, géographes, philosophes, politologues), en sciences dures (intelligence artificielle, informatique) et des artistes (webart, hypermédia, arts plastiques). Dans le premier atelier sur les «Fictions de frontières», les conférenciers discuteront de la façon dont les récits fictifs et les interventions artistiques (films, installations artistiques, spectacles) sont impliqués dans les expériences incarnées des réalités et des territoires frontaliers. Dans le second atelier «Représentations frontiérisantes», les artistes et les chercheurs s’appuieront sur leur propre travail  pour discuter de l’impact des technologies actuelles sur la représentation et l’expérience des frontières. Enfin, le troisième atelier examinera comment l’introduction de nouvelles «Contre-Fictions Art-Science» offre la possibilité de revivre, re-conceptualiser et de redessiner les frontières entre l’art et la science ainsi que celles entre l’écriture, l’expérience et les territoires.

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B0rges, On Exactitude in Science (1946)

…In that Empire, the Art of Cartography attained such Perfection that the map of a single Province occupied the entirety of a City, and the map of the Empire, the entirety of a Province. In time, those Unconscionable Maps no longer satisfied, and the Cartographers Guilds struck a Map of the Empire whose size was that of the Empire, and which coincided point for point with it. The following Generations, who were not so fond of the Study of Cartography as their Forebears had been, saw that that vast Map was Useless, and not without some Pitilessness was it, that they delivered it up to the Inclemencies of Sun and Winters. In the Deserts of the West, still today, there are Tattered Ruins of that Map, inhabited by Animals and Beggars; in all the Land there is no other Relic of the Disciplines of Geography.

—Suarez Miranda, Viajes de varones prudentes, Libro IV,Cap. XLV, Lerida, 1658

Baudrillard, Simulation (1983)

Abstraction nowadays is not longer that of the map. The double, the mirror or the concept. Simulation is not longer that of a territory, a referential being or substance. It is the generation by models of a being without origin or reality: a hyperreal. The territory no longer precedes the map, nor survives it. Henceforth, it is the map that precedes the territory – precession of simulacra – it is the map that engenders the territory and if we were to revive the fable today, it would be the territory whose shreds are slowly rotting across the map. It is the real, and not the map, whose vestiges subsist here and there, in the deserts which are no longer those of Empire, but our own.

BORDER FICTIONS

What is the relationship between the materiality and representation of borders? Has contemporary technology fundamentally altered this relationship? Do maps mirror or engender territories? This seminar will explore whether contemporary technological shifts impacted on the relationship between the representation and experience of borders and on the associated forms of consciousness. It will implement a trans-disciplinary perspective by bringing together human scientists (historians, sociologists, anthropologists, geographers, philosophers, political scientists), hard scientists (artificial intelligence, computer sciences) and artists (webart, hypermedia).

In the first workshop on ‘Border Fictions’, the speakers will discuss the way fictional accounts and artistic interventions (films, art installations, performances) are implicated in the embodied experiences of border realities and territories. In the second workshop ‘Re-Bordering Representations’, artists and social sciences will draw on their own artistic and scientific work to discuss the impact of contemporary technologies on the representation and experience of borders. Finally, the third workshop will discuss how the introduction of new ‘Art-Science Counter-Fictions’ offers the possibility of re-experiencing, re-conceptualising and re-mapping the borders between art and science and those between writing, experience and territories.

 

____________________Jeudi 13 juin 2013/Thursday 13 June 2013__________________

 

 

13h30-14h      Introduction

- Cédric Parizot (IMéRA, IREMAM, CNRS,AMU)

Présentation de l’antiAtlas des frontières (2013-2014)/Presentation of the antiAtlas of Borders (2013-2014)

- Nicola Mai (IméRa, London Metropolitan University)

Presentation of the workshop/Présentation du séminaire

 

14h-16h          Atelier 1/Workshop 1 : Border Fictions/Fictions de Frontières

Président/Chair : Jean Cristofol, (Philosophie, École Supérieure d’Art d’Aix)

 

- Bernard Guelton (Arts, Paris, UMR ACTE, CNRS, Université Paris 1)

Fiction de Frontières : Dispositifs Fictionnels et Virtuels/ Border Fictions: Virtual and Fictional Mechanisms/

- Michelle Stewart (Film Studies, Résidente IméRa, State University of New York)

 Traveling Shots: Cinema, Migration and Borders/Cadrages Mobiles: Cinema, Migration et Frontières

- Nicola Mai, (Résident IMéRA, London Metropolitan University)

Re-assembling Samira: antiAtlas work in progress installation/Le Ré-assemblage de Samira : présentation du ‘travail en cours’  pour l’exposition antiAtlas


16h30-18h      DISCUSSION


_____________________Vendredi 14 juin /Friday 14 June________________________

 

9h30-11h00    Atelier 2/Workshop 2 : Re-Bordering Representations /Representations Frontièrisantes

 Président/Chair: Anne Laure Amilhat Szary (Géographe, Laboratoire PACTE, Université de Grenoble)

- Jean Cristofol, (Philosophe, École Supérieure d’Art d’Aix en Provence)

‘Distance and Proximity in a Multidimensional Space/Distance et Proximité dans un Espace Multidimensionnel’

- Larisa Dryansky (Histoire de l’Art, Université Paris-Sorbonne, Paris IV)

‘Border and Utopia in the Work of Dennis Oppenheim/Frontière et Utopie chez Dennis Oppenheim’

- Philippe Rekacewicz, (Journaliste et Cartographe, Le Monde Diplomatique ; MIT Program for Art, Culture and Technology)

Cartographie entre Art, Science et Politique/ Cartography between Art, Science and Politics

 

11h30-13h00  DISCUSSION

 

PAUSE DEJEUNER

 

 

14h30-16h00  Atelier 3/Workshop 3 : Art-Science Counter-fictions/Contre-Fictions Art-Science

Président/Chair: Nicola Mai (Anthropology, Résident IMéRA, London Metropolitan University)

- Susan Ossman, (Anthropology, University of California Riverside)

‘The Arts of the Border: A Transnational Creative Conversation/L’Art de Frontières : une Conversation Créative Transnationale.

- David Napier, (Social Anthropology, University College London)

‘Undoing the Dichotomy of Self and Other across Immunology, Anthropology and Art/Problematiser la Dicotomie entre Soi et Autre à travers l’Immunologie, l’Anthropologie et l’Art’.

- Maggie O’Neill ‘(Critical and Cultural Criminology, University of Durham)

‘Transgressive Imaginations: Border Spaces, Ethnography and Performance Art/Les Imaginations Transgressives : Espaces Frontière, Ethnographie et Performance Art’

 

16h30-17h30 DISCUSSION


SAMIRA, the first installation of Nicola Mai’s Emborders project

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Karim is an Algerian migrant man selling sex as SAMIRA at night in Marseille. He left Algeria as a young man as her breasts started developing as a result of taking hormones and was granted asylum in France as a transgender woman. Twenty years later, as his father is dying and he is about to become the head of the family Samira surgically removes her breasts and marries a woman in order to get a new passport allowing him to return to Algeria to assume his new role.

SAMIRA (Emborders 1) is the first of Emborders’ 4 installation/movies. It is being produced by IMeRA in co-operation with SATIS (Departement Sciences Arts et Techniques de l’image et du Son of the Aix-Marseille University). The Emborders filmmaking/research project questions the effectiveness and scope of sexual humanitarian initiatives protecting, controlling and deporting migrants working in the sex industry and sexual minority asylum seekers. In order to get their rights recognised and avoid deportation migrants targeted by sexual humanitarianism reassemble their bodies and perform their subjectivities according to standardised victimhood, vulnerability and gender/sex scripts. In the process only a minority of migrants targeted by anti-trafficking interventions and applying for asylum obtain protection, refugee status and the associated rights. The vast majority are treated as collateral damage and become either irregularly resident in immigration countries or forcefully deported against their will and in often dangerous circumstances to their countries of origin.

Emborders will produce 4 ethno-fictional 20 min installations, which will also be edited in the form of a one-screen movie, on the life and migration trajectories of sexual minority migrants, asylum seekers and refugees in Marseille, Paris and London.

The first installation SAMIRA will be part of the Anti-Atlas of Borders exhibition to be showcased at the Museum of Tapestries in Aix en Provence and at La Campagnie in Marseille from October 2103 to March 2014).

The Anti-Atlas is the main outcome of the Project on the ‘Transformations of Border in the 21st Century’, which is based at IMeRA and co-ordinated by Cedric Parizot and curated by Isabelle Arvers.

 

Un anti-atlas des frontières vécues. Partager la sensibilité des migrants-cartographes

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Des demandeurs d’asile, des réfugiés, des chercheurs, des travailleurs associatifs et des artistes se réunissent deux fois par semaine, à Grenoble, en France, depuis le mois de mai 2013, pour co-produire des cartes sensibles et participatives. Ces cartographies figurent des fragments de souvenirs, des traces d’expériences des voyages et des franchissements frontaliers vécus par des demandeurs d’asile et des réfugiés grenoblois.

Les moyens d’expression cartographique sont multiples, entre art et science : cartes dessinées sur papier à partir d’une légende discutée en commun, cartes mentales dessinées puis brodées sur tissu, réalisation d’objets et de cartes en argile, cartes sonores. La créativité des cartes pour figurer les expériences sensibles des migrations et des franchissements frontaliers est un axe important de la mise en œuvre du projet. Il s’agit à la fois de figurer, communiquer des expériences sociales, de créer des modes de rencontre, de visualisation nouvelles, et de participer au débat politique et publique sur les migrations et les frontières.

 *Ces ateliers s’inscrivent dans le projet européen EUBorderscapes, (WP 10 Border-Crossing and Cultural Production), dont l’université de Grenoble et le laboratoire PACTE  sont partenaires. Ils sont coordonnés par Anne-Laure Amilhat-Szary, Professeure, Sarah Mekdjian, Maître de conférences, UPMF, PACTE, Coralie Guillemin, ingénieure contractuelle de recherche, Marie Moreau, artiste, association l’EXCES, Lauriane Houbey, artiste, association l’EXCES, Fabien Fischer, artiste, association l’EXCES et Mabeye Deme, photographe.

Avant Marseille à l’automne, ces oeuvres seront présentées pour la première fois lors de la 20ème Journée Mondiale des Réfugiés, organisée par l’ADA -association Accueil Demandeurs d’Asile- , la Ligue des Droits de l’Homme et des demandeurs d’asile et réfugiés grenoblois, qui aura lieu le jeudi 20 juin, à l’ Espace Convivi’âge du Bois d’Artas, 3 rue Augereau à Grenoble (dans le prolongement de la Caserne de Bonne), de 15h à 21h.

 

 

 

The AntiAtlas on World Refugee Day, June 20th

“A CROSSING INDUSTRY”, UN JEU VIDEO AU CROISEMENT DE LA RECHERCHE ET DE L’ART

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Picture: Matthieu Gonella

Picture: Matthieu Gonella

A CROSSING INDUSTRY

 

L’univers du jeu

A Crossing Industry est un jeu vidéo qui plonge le joueur dans l’univers de la traversée des frontières du 21ème siècle par les migrants clandestins. Alternant les rôles (migrant, passeur, contrebandier, garde frontière), apprenant progressivement à survivre dans ce monde en perpétuelle recomposition, le joueur évolue dans une fiction où il est lui-même un des acteurs. Il est ainsi confronté à la complexité, à la dureté et au cynisme de l’industrie informelle du passage qui s’est développée depuis ces 20 dernières années autour des traversées des migrants sans papiers. A travers ce jeu vidéo, il découvre ainsi la face cachée des frontières, aux marges des pays les plus riches de la planète.

 

Fonctionnement et scénario

 

Disponible en ligne et gratuit, jouable sur ordinateur ou sur tablette, A Crossing Industry se veut accessible au plus grand nombre. Multi-joueurs, il permet à plusieurs centaines de personnes de jouer simultanément. Le scénario se construit au rythme de leurs interactions. En fonction des rôles qu’ils endossent, les joueurs sont motivés par des intérêts divergents et concurrents : si les migrants doivent survivre pour arriver au bout de leur parcours ; les passeurs cherchent à faciliter autant qu’à réguler leur passage afin d’assurer la prospérité de leurs activités et de maximiser leurs profits ; enfin, les gardes frontières doivent établir un contrôle relatif sur des flux migratoires et des activités clandestines qu’ils ne peuvent cependant complètement arrêter.

L’économie informelle complexe qui se développe autour du passage des migrants est découverte progressivement. En démarrant le jeu, le protagoniste se trouve face à une carte géographique inconnue masquée d’un brouillard ; ce n’est qu’au fur et à mesure de ses explorations et de ses déplacements qu’il va progressivement lever cette brume. La découverte de ces espaces sera largement tributaire des relations qu’il nouera avec d’autres joueurs ou personnages non joueurs : dans ce monde jonché d’obstacles, la mobilité, la capacité de survivre ou de contrôler est tributaire des réseaux de relations et des rapports de pouvoirs que l’on réussit à construire et à entretenir au quotidien. Pour faciliter la navigation du joueur dans ses réseaux de relations, une carte réticulaire s’affichera dans une seconde fenêtre au fur et à mesure de ses rencontres et de ses interactions.

 

Un jeu vidéo à la croisée de la recherche et de l’art

 

Dans un esprit similaire aux serious games, A Crossing Industry cherche à sensibiliser le public à un phénomène d’actualité. Situé sur une carte imaginaire, cette fiction met en scène une économie informelle régulant la circulation des migrants clandestins à travers les frontières terrestres séparant pays pauvres et pays riches. L’élaboration du scénario a été effectuée à partir des recherches que Cédric Parizot, anthropologue, a menées sur le terrain, en suivant les ouvriers palestiniens travaillant en clandestinement en Israël ou en réalisant des  observations ponctuelles sur d’autres frontières.  D’autres travaux de chercheurs ont également été pris en compte, portant entre autres sur la frontière américano-mexicaine, sur celle séparant l’Espagne et le Maroc, autour des enclaves de Ceuta et de Mellila, ou celle entre la Grèce et la Turquie.

L’économie informelle qui se développe autour des passages clandestins des migrants est trop souvent envisagée à travers des grilles de lectures idéologiques et binaires (État/clandestins, formel/informel, légaux/illégaux, victimes/bourreaux, résistants/dominants, etc). La réalité ne peut pourtant se réduire à de telles approches : l’escalade sécuritaire aux frontières des pays les plus favorisés depuis les 20 dernières années a stimulé le développement d’activités économiques clandestines tournées vers l’évitement des systèmes de surveillance et des réglementations ; le renforcement du contrôle a poussé les populations vivant aux frontières et celles qui les traversent à réajuster leurs parcours et leurs modes de passage. Faute de moyens, ces populations ont souvent été contraintes de se tourner vers des individus ou des groupes spécialisés dans le contournement des obstacles physiques (murs, barrières, etc.), des systèmes de surveillances (radars, drones, systèmes biométriques) et des réglementations juridiques (visas, systèmes de permis de déplacement, contrats de travail, etc.). Le durcissement des contrôles aux frontières a donc ouvert de nombreuses opportunités pour des passeurs, des contrebandiers, des fabricants de faux papiers, mais aussi pour des agences spécialisées dans le recrutement d’employés étrangers. Ainsi, en tirant profit de cette demande et des failles de ces systèmes, ces acteurs contribuent à faire émerger une économie sociale complexe, voire une véritable industrie du passage frontalier. Faute de pouvoir mettre fin à cette économie clandestine, les autorités des pays concernés instrumentalisent fréquemment ces passeurs et ces contrebandiers pour mieux contrôler leurs activités. Ce faisant, elles réajustent et complexifient à leur tour leur propre système de contrôle.

A Crossing Industry explore également de nouvelles formes d’interactions entre la recherche et la création artistique. L’élaboration du jeu au cours de l’année 2012-2013, a impliqué des étudiants de l’École Supérieure d’art d’Aix-en-Provence, Matthieu Gonella, Martin Greffe, Emilie Gervais, Tristan Fraipont, qui ont travaillé sous la direction de Douglas Edric Stanley, artiste et enseignant. Ils ont engagé les recherches et les réflexions de Cédric Parizot dans une démarche résolument artistique avec des enjeux esthétiques et narratifs propres. La forme du jeu a évolué tout au long des rencontres entre ses concepteurs, permettant de faire dialoguer la complexité des contextes frontaliers actuels  avec les formes historiques du jeu vidéo, y compris dans ses expérimentations les plus marginales issues de la branche « artistique » du médium, sinon de sa scène « indépendante » émergente. Dans la phase technique de l’élaboration, le scénario des interactions a dû s’adapter à la réalité d’une machine algorithmique ; cette phase d’ « algorithmisation » a nécessité une formalisation des interactions sociales afin de rendre jouables les situations frontalières. De cette formalisation émerge le jeu à proprement parler, qui prend la forme d’une simulation. La machine représente des situations de frontière et adapte le rendu visuel aux actions des joueurs.

Ce jeu propose ainsi donner accès aux résultats d’une recherche à travers une forme spécifique de fiction interactive.

 

Concepteurs

- Etudiants de l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence

Tristan Fraipont 

Emilie Gervais

Matthieu Gonella

Martin Greffe

Bastien Hude

-  Sous la direction de

Douglas Edric Stanley – artiste et enseignant (Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence)

Cédric Parizot–anthropologue, chargé de recherche au CNRS (Institut de Recherche et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (AMU, Aix en Provence) ; Institut Méditerranéen de Recherches Avancées (AMU, Marseille)

- Affiche/Iconographie

Matthieu Gonella

 

 

 

 

 

 

AZ: MOVE AND GET SHOT, a net based project by Joana Moll

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AZ: move and get shot is a net based piece which shows the natural, animal and human flows in the landscape of the U.S. / Mexico border in the state of Arizona, through the eyes of six surveillance cameras.

These cameras are part of an online platform created by a group of landowners with properties in the U.S. border. The platform shows the images of six surveillance cameras located in the border territory. The main purpose of this community is to provide the public with raw images of immigrants crossing the border illegally through their fields. Each camera incorporates a motion sensor which triggers the capturing of images when detecting the slightest vibration of the landscape. Then, these pictures are sent to a server and displayed directly on the web page.

While the main goal of the landowners is to capture and disseminate photographs of immigrants entering the United States illegally, the camera is programmed to detect and record any kind of movement. By delegating the surveillance to a machine, the original human intention is lost, and the original purpose takes shape as a collection of images that reveal not only immigrants but all kinds of human, animal and natural activity. Therefore, the monitoring action becomes something uncontrollable and potentially meaningless.

The piece is composed of six independent films automatically made from the images captured by each camera. Every 24 hours, a Bot detects whether there are new pictures. These new images are saved to a local server and added algorithmically right after the last frame of the corresponding video. Thus, the films expand and reveal, day by day, the pace and the nature of the movement of the Arizona borderland.

Visit the project at: http://www.janavirgin.com/AZ/

Résultats de l’appel à projet / Results of the call for proposals

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Border patrol

Résultats de l’appel à projet : 

Suite au grand nombre de réponses reçues dans le cadre l’appel à projet lancé le 7 Mai par l’antiAtlas des Frontières, la date de sélection des oeuvres par le comité scientifique et artistique est repoussée au 17 septembre 2013.

Nous tenons à remercier tous les participants, et nous vous donnons donc rendez-vous en septembre.

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Results of the call for proposals : 

Regarding the large number of responses received under the call for proposals launched on May by the antiAtlas of Borders, the date of selection of works by the scientific and artistic committee is postponed to September 17.

We thank all participants.

Finger Print Maze, Amy Franceschini, 2003 (USA)

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Finger Print Maze

Fingerprint Maze est une installation artistique qui utilise le langage des jeux vidéo pour nous laisser errer dans un labyrinthe en 3D construit à partir de notre propre empreinte digitale scannée. En jouant un jour aux jeux vidéo avec des amis, Amy Franceschini a imaginé pénétrer à l’intérieur de sa propre empreinte et chercher son chemin à l’intérieur de gorges tortueuses comme on le ferait à l’intérieur d’un labyrinthe. Un scanner prend l’empreinte digitale d’un participant, la modélise en un labyrinthe virtuel en trois dimensions et l’image est ensuite projetée sur un mur. Le participant peut alors entrer dans le labyrinthe de son empreinte digitale comme s’il s’agissait d’un labyrinthe topiaire.

Amy Franceschini

Amy Franceschini est une pionnière dans le domaine du net art, une forme d’art qui est créé, distribué et vécu au travers d’Internet. Elle est la fondatrice de Futurefarmers, un groupe collaboratif entre art et design consacré à l’expression des intérêts environnementaux et communautaires au travers des médias numériques. Amy Franceschini a également contribué en 1995 au démarrage d’Atlas, un magazine en ligne et a enseigné l’art et le design dans différentes écoles, ainsi qu’à l’université de Stanford. Elle a exposé au Yerba Buena Center for the Arts, au Cooper-Hewitt, au National Design Museum et à la Transmediale de Berlin. Elle a été invitée, avec Futurefarmers à participer à la Whitney Biennal 2000.

http://www.futurefarmers.com/

 


Paparazzi Bots, Ken Rinaldo, 2009 (USA)

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Paparazzi Bots

Les Paparazzi Bots sont une série de cinq robots autonomes à taille humaine. Composés de plusieurs caméras, de capteurs et d’actionneurs robotiques sur une plate-forme à roulement, ils se déplacent à la vitesse de marche d’un être humain, en évitant les murs et les obstacles grâce à des capteurs infrarouges. Ils cherchent une seule chose, prendre des photos de personnes et rendre ces images publiques. Chaque robot prend de façon autonome la décision de photographier certaines personnes, tout en en ignorant d’autres. Les technologies de surveillance reposent sur un équilibre délicat dans notre culture contemporaine entre protection et intrusion, où nous sommes tous photographiés à notre insu par les téléphones cellulaires, les caméras cachées.

 

Ken rinaldo

Ken Rinaldo est un artiste et un théoricien qui crée des installations multimédias interactives qui brouillent les frontières entre l’organique et l’inorganique. Il a travaillé à l’intersection de l’art et de la biologie depuis plus de deux décennies en robotique interactive, art biologique, vie artificielle, communication inter espèces, imagerie numérique et prototypage rapide. Ses œuvres ont été commandées et exposées dans divers musées, galeries et festivals (Perth, Madrid, Linz, Kiasma, Sydney, Chicago, Séoul, Rotterdam, Los Angeles, San Francisco).
http://kenrinaldo.com/

Cartographie Critique de Gibraltar, Hackitectura, 2004 (Espagne)

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Cartographie Critique de Gibraltar

En 2004, une équipe de collaborateurs a développé le projet d’une cartographie des territoires géopolitiques du détroit de Gibraltar. Deux cartes papier présentent des lectures alternatives de ce territoire unique. Parallèlement aux flux migratoires passant les frontières, Hackitectura propose une cartographie des réseaux qui se déploient dans le détroit: ceux liés au complexe militaro-industriel, les réseaux financiers, de communication et de surveillance.

 

Hackitectura

Hackitectura.net (2001 – 2012) est un groupe d’architectes, de programmeurs, d’artistes et d’activistes qui se consacrent à l’étude théorique et pratique des corps en mouvement et des flux électroniques, dans les territoires émergents qui incluent un espace physique. Se déplaçant en douceur entre l’espace numérique et physique, utilisant des logiciels libres, et explorant de nouvelles formes de grille de production, le noyau se compose de Pablo Soto, Sergio Moreno et Jose Perez de Lama, alias osfa. Ces derniers travaillent régulièrement avec des personnes de réseaux différents et à géométrie variable, locale et globale. Parmi les projets auxquels ils ont collaboré, on retrouve le GISS (Stream Global Support indépendant, 2005-2007), Indymedia Détroit (2003-2007), Fadaiat (Tarifa – Tanger, 2004-2005), Emerging Géographies TCS2, Estrémadure (2007) ou Libertés Plaza, Sevilla (2005-2007).

http://hackitectura.net/blog/

X-ray, Claude Chuzel, 2006 (France)

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Chuzel

 

X-Ray

Dans X-ray, la peinture vient interroger l’image photographique et devient le signe même du regard. Une photo de passagers clandestins dans un camion de bananes destinée à la promotion d’un matériel sophistiqué de détection aux rayons X devient le canevas sur lequel vont s’inscrire des formes peintes, provoquant des intentions de regard, de la compassion à la mise à distance. Cette peinture sur photo interroge les frontières du visible, à travers l’utilisation des rayons X, le contexte de mondialisation économique et le champ artistique, par la confrontation des médiums.

 

Claude Chuzel

Claude Chuzel artiste protéiforme, montre le monde du doigt, par la vidéo, la photo ou la peinture. Plasticienne, agrégée de lettres, elle vit et travaille à Paris. Ses travaux traversent la photo, l’écriture, la vidéo, la peinture comme un voilà des choses. Un mode de production par mutations. À travers différents états et traitements de l’image se produit un dérèglement des codes de la représentation, une effraction.

Planisphère des frontières fermées, Stéphane Rosière, 2012 (France)

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Planisphère des frontières fermées

Cette carte présente une esquisse globale des frontières fermées dans le monde à l’aube du 21e siècle. Elle donne ainsi une vision générale du processus de « blindage» des frontières linéaires à l’heure de la globalisation. Trois catégories de fermeture sont prises en compte: les « barrières » frontalières formées le plus souvent de clôtures (renforcées par différents dispositifs) ou plus rarement de murs en béton, qui sont dotés de check points pour filtrer les entrées ; les lignes de front, gardés par des armées, plus classiques et généralement infranchissables (parfois aucun de point de passage) ; enfin, les détroits fermés sont des bras de mer placés sous forte surveillance pour empêcher l’immigration illégale, ces détroits deviennent des zones de forte létalité. Publié une première fois en 2009, ce planisphère sera réactualisé à l’occasion de l’exposition.

Stéphane Rosière

Stéphane Rosière est géographe et spécialiste de géographie politique et géopolitique. Il est professeur des universitésdepuis 2006 au département de Géographie de l’université de Reims Champagne-Ardenne. Depuis 2010, il est aussi professeur à la faculté de Relations internationales et sciences politiques de l’Université Matej Bel (Banska Bystrica, Slovaquie). Il dirige la revue en ligne L’Espace Politique, revue de géographie politique et géopolitique référencée par l’AERES. Membre du conseil du Comité national français de géographie, il représente la France dans le cadre de la Commission de géographie politique de l’Union géographique internationale.

Et l’Europe se fond dans l’Asie en une immense étreinte, Philippe Rekacewicz, 2013 (France)

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Rekacewicz

Et l’Europe se fond dans l’Asie en une immense étreinte

Autant les limites occidentales de l’Europe sont facile à déterminer, autant trouver les lieux réels de ses limites orientales relève du défi. « Ceux qui se disent européens trouvent que l’Europe des patries, ce n’est pas assez, et que l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est trop. Et vous, vous sentez-vous européen ? », demande le journaliste Michel Droit à Charles de Gaulle en décembre 1965… «Alors, répond le président, on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités : bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant “l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !” Mais ça ne signifie rien ! » De Gaulle affirmait que l’Europe allait « de l’Atlantique à l’Oural ». Cette définition mythique ne reposait en effet sur rien d’autre que sa propre vision européenne : la «belle et bonne alliance» avec Moscou contre l’Allemagne. Les limites de l’Europe sont multiples : avec ou sans la Turquie, avec ou sans Israël, avec ou sans l’Arménie… Il y a ceux qui attendent derrière les portes de Schengen, comme la Roumanie ; ceux qui en rêvent la nuit, comme la Géorgie ; ceux qui, comme les Grecs, s’interrogent sur une Europe qui les a trahis. Puis, il y a nos lointains voisins d’Asie centrale, membres d’institutions européennes. De tous ceux-là, qui sont les plus européens ? Et si, simplement, l’Europe à l’est était sans fin. Et si l’Europe venait juste se fondre dans l’Asie en une immense étreinte ?

Philippe Rekacewicz

Philippe Rekacewicz, né en novembre 1960 à Paris, est géographe, cartographe et journaliste. Après avoir achevé ses études de géographie à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) en 1988, il devient un collaborateur permanent du mensuel français le Monde diplomatique. De 1996 à 2007, il a dirigé le département de cartographie d’une unité (délocalisée en Norvège) du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE-GRID-Arendal). Spécialisé en géopolitique, il s’intéresse à toutes les nouvelles formes de représentation du monde, aux relations qui unissent la cartographie avec l’art, la science et la politique, et enfin l’utilisation de la carte comme objet de propagande et de manipulation. Depuis 2007, tout en continuant d’assurer ses activités au Monde diplomatique, il participe à divers projets carto-artistiques un peu partout en Europe et expose dans de nombreux musées.

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